BlackRock gère plus de 10 000 milliards de dollars d’actifs, mais son hégémonie est régulièrement contestée par des concurrents comme Vanguard ou State Street, qui multiplient les stratégies de croissance externe et d’innovation produit. Les sociétés asiatiques, menées par Nippon Life ou China Asset Management, accélèrent leur percée mondiale malgré des barrières réglementaires persistantes.
La montée en puissance des ETF actifs bouscule les équilibres historiques, tandis que la pression sur les marges impose de nouveaux arbitrages. Sous l’effet de la réglementation, de l’IA générative et de la demande ESG, les classements évoluent rapidement et redéfinissent le leadership du secteur.
Plan de l'article
- Panorama 2025 : les grandes tendances qui redessinent la gestion d’actifs
- Quels groupes dominent le secteur et pourquoi leur influence s’accentue
- Zoom sur les sociétés de gestion incontournables et les ETF actifs à suivre cette année
- Enjeux, innovations et perspectives : ce que les experts anticipent pour demain
Panorama 2025 : les grandes tendances qui redessinent la gestion d’actifs
La gestion d’actifs aborde une période où les lignes bougent à grande vitesse. Les encours mondiaux atteignent des sommets, stimulés par l’appétit des investisseurs institutionnels et la croissance continue de l’épargne pilotée. Pour séduire la collecte, chaque société de gestion trace sa propre route : diversification vers la dette privée, percée remarquée du private equity, regain d’intérêt pour la gestion alternative. L’essor des ETF actifs brouille la frontière entre gestion passive et gestion active, forçant les acteurs à revoir leur copie.
Mouvements structurants et internationalisation
Certains marqueurs s’imposent pour mieux décrypter les évolutions en cours :
- La clientèle institutionnelle demeure le pilier de la croissance en Europe et en France, mais la bataille pour attirer la collecte d’encours auprès de la clientèle intermédiée se fait de plus en plus vive.
- Les encours commercialisés hors frontières progressent rapidement, dopés par la quête d’immobilier et d’infrastructure, deux marchés sous tension, prisés pour leur potentiel de rendement.
Les sociétés de gestion françaises, longtemps appuyées sur une clientèle domestique fidèle, doivent désormais composer avec la montée en puissance d’acteurs asiatiques et l’offensive musclée des mastodontes américains. L’offre se complexifie : gestion thématique, fonds durables, solutions hybrides… La distinction entre gestion active et passive devient ténue, portée par la dynamique des ETF actifs qui séduisent un large spectre d’investisseurs, des institutionnels aux plateformes digitales.
La donnée s’impose comme le nouveau terrain de jeu. Les flux se dirigent vers des solutions à forte valeur ajoutée. La collecte d’encours privilégie la spécialisation, l’innovation et la faculté à naviguer dans la volatilité. Aujourd’hui, la taille ne suffit plus : l’agilité et la capacité à anticiper les évolutions du secteur redéfinissent les règles du jeu.
Quels groupes dominent le secteur et pourquoi leur influence s’accentue
Le secteur reste marqué par une forte concentration. Quelques groupes structurent l’ensemble de la hiérarchie mondiale et européenne, donnant le ton sur les marchés.
BlackRock continue de dominer, avec plus de 9 000 milliards de dollars sous gestion, une force de frappe internationale et une avance technologique indiscutable. Son offre iShares dans les ETF sert de référence pour la gestion passive et la gestion indicielle, influençant l’ensemble du secteur.
En Europe, plusieurs acteurs dessinent la carte du pouvoir : Allianz Global Investors, BNP Paribas Asset Management et Amundi s’appuient sur des réseaux solides, une expertise poussée en dette privée, immobilier et infrastructure, et une capacité à satisfaire les attentes pointues de la clientèle institutionnelle ainsi que des clients transfrontaliers. State Street se distingue dans la conservation, tandis que Fidelity s’impose par sa créativité produit.
Les filiales de grands groupes bancaires comme BNP Paribas AM et AXA IM traduisent un tournant durable : la collecte d’encours privilégie les acteurs capables de proposer une offre complète, du private equity aux ETF, tout en gérant le risque avec précision. Les places de Luxembourg et Paris restent des atouts-clés, renforçant l’ancrage européen et la capacité à répondre à une diversité d’investisseurs.
Ce leadership s’explique par une combinaison de ressources financières, d’innovation constante et d’adaptation aux nouveaux standards, notamment ESG et digitalisation. Face à eux, les sociétés de taille plus modeste se concentrent sur des niches. Les géants, eux, dictent la cadence, structurent l’offre et façonnent les usages de la gestion d’actifs pour les prochaines années.
Zoom sur les sociétés de gestion incontournables et les ETF actifs à suivre cette année
En 2025, les sociétés de gestion qui marquent le secteur se distinguent par leur capacité à attirer la collecte d’encours et à répondre aux attentes d’une clientèle internationale toujours plus exigeante. BlackRock conserve son avance, portée par une innovation soutenue et une gamme d’ETF actifs qui captent de larges flux, que ce soit sur le smart beta ou les thématiques pointues. À ses côtés, BNP Paribas Asset Management et AXA IM misent sur l’immobilier, l’infrastructure et la gestion ESG pour séduire tant la clientèle intermédiée que les institutionnels européens.
Voici quelques acteurs et tendances qui s’imposent cette année :
- Allianz Global Investors et Schroders s’illustrent sur les marchés de tiers d’encours, avec une expertise reconnue en gestion active, notamment dans les actions européennes et la dette privée.
- OFI Invest et Ostrum Asset Management renforcent leur présence, proposant des solutions sur mesure aux collectivités et aux institutionnels français.
- Swiss Life Asset Managers s’impose dans la gestion de fonds immobiliers paneuropéens, profitant de la vigueur des encours commercialisés au-delà des frontières.
- Lazard Frères Gestion privilégie une approche de conviction, axée sur la sélection rigoureuse de titres et des stratégies flexibles pensées pour affronter la volatilité des marchés.
La montée en puissance des ETF actifs n’échappe à aucun acteur majeur. Cette vague répond à la demande d’agilité et de finesse dans la gestion des risques. Résultat : la compétition s’intensifie, les sociétés de gestion innovent sans relâche pour proposer des produits capables d’absorber les secousses des marchés et d’accompagner la mutation structurelle des portefeuilles.
Enjeux, innovations et perspectives : ce que les experts anticipent pour demain
Les gestionnaires d’actifs s’engagent dans une transformation profonde, catalysée par la pression réglementaire, les attentes de la clientèle institutionnelle et l’essor continu de la gestion ESG. Pour les grands groupes, la feuille de route s’articule autour de trois priorités : accélérer la digitalisation, enrichir l’offre private equity et dette privée, et offrir une transparence accrue aux investisseurs.
Dans un contexte de marchés chahutés, les sociétés misent sur des stratégies hybrides mêlant gestion active et gestion passive. L’intégration d’outils d’analyse avancée, à l’image de ceux développés par Clearwater Analytics, fait entrer l’asset management européen dans une nouvelle ère où la data devient un levier stratégique.
Plusieurs tendances émergent nettement :
- La loi industrie européenne oriente les investissements vers l’infrastructure et l’immobilier, des segments considérés comme des refuges par les investisseurs les plus prudents.
- D’après Oliver Wyman et Morgan Stanley Research, la progression des encours commercialisés à l’international repose sur la capacité à concevoir des produits sur mesure pour une clientèle mondiale, de l’Europe à la Corée du Sud.
L’essor du private equity et de la dette privée s’accompagne d’une ouverture croissante à la clientèle intermédiaire et à de nouveaux institutionnels. Les experts sont catégoriques : la gestion alternative, loin d’être une simple option, redéfinit les contours du secteur. L’agilité des sociétés de gestion françaises et européennes reste décisive pour capter la prochaine vague de collecte d’encours et renforcer leur empreinte sur la scène mondiale.
Le paysage de la gestion d’actifs, en 2025, s’apparente à un terrain mouvant où seuls ceux qui sauront conjuguer anticipation, innovation et solidité pourront prétendre façonner la finance de demain. Les places sont chères, la compétition féroce, la partie ne fait que commencer.



