En 2024, le prix moyen d’une maison au Canada a franchi le seuil de 730 000 dollars, soit une progression de plus de 15 % en deux ans. Cette évolution contraste avec la stagnation observée dans certaines provinces, alors que d’autres, comme le Québec, affichent des hausses inattendues.
Les politiques monétaires restrictives n’ont pas freiné l’accès à la propriété autant que prévu. Malgré la hausse des taux d’intérêt, la demande dépasse toujours l’offre dans plusieurs marchés clés. Le rôle des investisseurs institutionnels et les mouvements interprovinciaux accentuent encore les disparités régionales.
A découvrir également : Contourner le PLUi : astuces et conseils pour réussir vos projets d'urbanisme
Plan de l'article
Où en sont les prix des maisons à Montréal en 2025 ?
Le marché immobilier montréalais entame 2025 dans une configuration complexe, coincé entre la tension de la demande et la rareté persistante de l’offre. D’après les chiffres communiqués par l’Association canadienne de l’immeuble, le prix moyen des maisons à Montréal avoisine désormais les 580 000 dollars. Cette progression de 4 % sur douze mois prolonge une dynamique enclenchée dès la sortie de la crise sanitaire. Côté variations mensuelles, la stabilité domine. Les ajustements saisonniers n’effacent pas la tendance : Montréal avance sans rupture majeure, mais sans répit non plus.
En décortiquant les données selon le type de bien, on mesure l’ampleur des écarts. La maison unifamiliale frôle les 680 000 dollars en moyenne, seuil symbolique qui souligne la soif d’espace des familles. Les condos restent plus accessibles, avec un prix médian de 410 000 dollars, tandis que le segment des plex ne cesse de s’apprécier, flirtant avec la barre des 780 000 dollars. Le marché se fragmente autour de la superficie, des quartiers et du potentiel locatif, chaque catégorie tirant son épingle du jeu sous l’effet des arbitrages des ménages.
A découvrir également : Valeur SCPI : Qui détermine le calcul de cette forme d'investissement ?
Voici un aperçu des principaux indicateurs pour Montréal en 2025 :
- Prix agrégat propriété : +4 % sur un an
- Prix médian maison unifamiliale : 680 000 $
- Prix médian condo : 410 000 $
- Prix médian plex : 780 000 $
Derrière la croissance mesurée, les tensions restent palpables : l’offre sur l’île demeure insuffisante pour répondre à la demande. En périphérie, la hausse ralentit mais ne s’inverse pas. L’immobilier à Montréal incarne désormais un jeu d’équilibristes où surface, localisation et accès au logement deviennent des enjeux collectifs. Parallèlement, le prix des loyers s’aligne sur cette hausse, rendant la recherche d’un logement abordable de plus en plus difficile pour de nombreux ménages.
Les facteurs économiques et démographiques qui façonnent le marché immobilier montréalais
Le marché immobilier montréalais reflète un ensemble de forces qui vont bien au-delà du simple inventaire des ventes. Parmi les paramètres décisifs, les taux d’intérêt dictés par la Banque du Canada occupent le devant de la scène. Au printemps 2025, une légère détente du taux directeur a temporairement dopé les prêts hypothécaires assurés, mais les acheteurs restent prudents. Les ménages, échaudés par des hausses successives, ajustent leur stratégie au gré des meilleurs taux hypothécaires, hésitant entre achat immédiat ou report.
Mais la démographie insuffle un rythme propre au marché. Montréal continue d’attirer une population jeune, issue aussi bien de l’immigration internationale que des autres provinces. Cette croissance démographique soutenue pousse la demande à la hausse, alors que l’offre de logements peine à suivre, en particulier sur l’île. Les familles cherchent plus d’espace, les promoteurs tentent de répondre, mais les projets tardent. Résultat : la bataille pour des logements familiaux abordables s’intensifie.
La stabilité de l’emploi compense partiellement les effets de l’inflation sur le pouvoir d’achat, mais l’équilibre reste fragile. Les retards dans la livraison de nouveaux projets, conjugués à l’augmentation des coûts de construction, maintiennent la pression sur les prix. La variation annuelle des valeurs immobilières demeure donc contenue, mais le marché réagit vivement à chaque ajustement monétaire ou choc macroéconomique.
La dernière analyse de l’Association canadienne de l’immeuble met en garde : ce fragile équilibre dépendra de choix collectifs et de décisions politiques majeures dans les prochains mois.
Montréal face aux autres grandes villes canadiennes : quelles différences de prix et de dynamique ?
Au Canada, la géographie du marché immobilier révèle des écarts spectaculaires. Montréal conserve, en 2025, un prix moyen maison nettement inférieur à ceux de Toronto ou Vancouver. Cette relative accessibilité attire encore, mais la tension se fait sentir. Sur l’île, la maison médiane reste loin du million de dollars, alors qu’en Colombie-Britannique, le seuil du million deux cent mille dollars pour une maison unifamiliale détachée est régulièrement dépassé. Toronto, grâce à son dynamisme économique et la rareté du foncier, reste sur une courbe ascendante, tirée par la spéculation.
À Montréal, la progression du prix médian des propriétés toutes catégories confondues se stabilise. Les ventes ralentissent, loin de la frénésie observée dans l’Ouest du pays, où le marché de la revente reste sous tension. Malgré une pénurie persistante d’offre, la pression sur les loyers et les condos, si elle augmente, demeure moins marquée qu’à Vancouver ou Toronto.
Dans des provinces comme l’Alberta ou la Saskatchewan, le prix agrégé propriété stagne à des niveaux bien plus bas, conséquence d’un marché moins exposé à la spéculation et au boom urbain. Montréal doit donc composer avec un double défi : ralentir la hausse des prix tout en évitant d’exclure une génération d’acheteurs. D’un océan à l’autre, la fracture immobilière canadienne ne cesse de s’accentuer.
Ce que ces tendances signifient pour les acheteurs en 2025
L’évolution du prix moyen des maisons au Canada, telle qu’observée début 2025, rebat les cartes du parcours résidentiel. Les acheteurs, pris en étau entre une baisse du pouvoir d’achat et la montée des taux d’intérêt, doivent adapter leurs choix. La Banque du Canada maintient une politique monétaire restrictive, compliquant l’accès au crédit et ralentissant la cadence des ventes. À Montréal, la pression ne faiblit pas : la demande reste soutenue, mais la pénurie de logements abordables ferme bien des portes.
Face à ces obstacles, les nouveaux venus sur le marché, qu’ils achètent pour habiter ou investir, révisent leurs attentes. Beaucoup se tournent vers des logements plus petits, ou choisissent de s’éloigner du centre-ville, là où le prix médian devient plus accessible. Les arbitrages s’imposent : renoncer à la maison unifamiliale pour un plex ou un condo, miser sur une accession progressive, attendre une baisse des taux hypothécaires tout en surveillant les opportunités.
Voici quelques tendances concrètes qui s’imposent aux acheteurs montréalais en 2025 :
- La capacité d’emprunt recule, contrainte par la politique des banques et la hausse des taux hypothécaires.
- Le rapport Lepage annonce une augmentation mesurée du prix des propriétés à Montréal, oscillant entre 2,5 % et 3,5 % selon le segment.
- Le maintien du revenu reste une clef : la stabilité professionnelle protège la demande et structure la résilience du marché immobilier montréalais.
Impossible de négliger la variabilité régionale : Montréal avance à son rythme, tandis que d’autres marchés canadiens accélèrent ou marquent le pas, selon des dynamiques propres. Pour les acheteurs, l’heure est à l’arbitrage permanent, entre localisation, type de bien et potentiel de croissance du marché. L’immobilier n’a jamais autant ressemblé à une course d’endurance qu’en 2025, où chaque décision pèse lourd sur le parcours résidentiel.