Les troubles auditifs, ou troubles de l’audition, ne cessent de gagner du terrain. Longtemps relégués au rang de petits désagréments ou considérés comme inévitables avec l’âge, ils s’invitent désormais dans toutes les générations. Souvent, l’exposition répétée à des volumes sonores trop élevés en est la cause. Mais ce n’est pas la seule explication : certaines personnes naissent avec une sensibilité particulière, d’autres voient leur audition s’altérer au fil du temps ou à la suite d’un incident. Les symptômes varient selon l’origine du trouble et, de fait, le choix du spécialiste à consulter s’impose différemment selon chaque cas.
Pour y voir plus clair, il est utile de distinguer les manifestations des troubles auditifs et de connaître les professionnels de santé qui sauront proposer la meilleure prise en charge.
Les différents types de troubles auditifs
Les troubles auditifs ne se résument pas à une simple baisse de l’ouïe. Parmi les plus fréquents, on retrouve : la gêne auditive, les douleurs d’oreilles, les acouphènes et la perte d’audition. La gêne auditive se traduit par des difficultés à percevoir certains sons. Les douleurs d’oreilles, appelées otalgies, peuvent être liées à une inflammation du conduit auditif. Il faut alors agir sans tarder et choisir le traitement adapté.
Les acouphènes, eux, se manifestent par des bourdonnements ou tintements dans l’oreille, souvent après une exposition à un bruit intense. Quant à la perte d’audition, elle peut survenir de façon progressive ou brutale. En cas de déficit soudain et marqué, un rendez-vous rapide chez l’ORL s’impose. C’est ce spécialiste qui, après diagnostic, peut vous orienter vers un audioprothésiste si nécessaire. Il est également possible de consulter un audioprothésiste au Mans. Si vos troubles persistent au-delà de quelques heures, il est vivement conseillé de solliciter un professionnel de l’audition.
L’Oto-Rhino-Laryngologiste (ORL)
L’ORL est la première porte à pousser lorsqu’un trouble auditif se déclare et ne passe pas. Ce médecin est spécialisé dans le diagnostic et le traitement, qu’il soit médicamenteux ou chirurgical, des affections touchant le nez, la gorge ou l’oreille. Grâce à l’otoscopie et à l’audiométrie, il mesure la gravité de votre perte auditive et ajuste ses recommandations en conséquence. C’est le seul professionnel habilité à vous adresser à un audioprothésiste pour la correction de votre trouble, lorsque cela s’avère nécessaire.
L’audioprothésiste, le spécialiste de l’audition
Après un passage chez l’ORL, l’audioprothésiste prend le relais. Il réalise des tests auditifs spécifiques, notamment l’audiogramme, pour mesurer la nature et l’intensité de la surdité. Ensuite, il adapte la prothèse auditive à votre situation, en tenant compte de plusieurs paramètres :
- le niveau de votre perte auditive,
- vos habitudes de vie,
- votre métier,
- la morphologie de vos conduits auditifs,
- l’usage recherché et le confort souhaité,
- votre budget.
Il ne s’arrête pas là : il vous guide pour utiliser et entretenir au mieux votre aide auditive. Mais pour aller plus loin dans la réadaptation, l’intervention de l’orthophoniste sera souvent précieuse.
L’orthophoniste, un expert de la communication
L’orthophoniste accompagne les personnes souffrant de troubles de la voix ou de difficultés d’articulation. Il enseigne la lecture labiale, le langage des signes et propose des techniques pour pallier les limites du langage oral. Son rôle est central, notamment pour les enfants ou adultes qui doivent (ré)apprendre à communiquer autrement.
Face à la diversité des troubles auditifs et à la multiplication des cas, mieux vaut s’appuyer sur l’expertise de l’ORL, de l’audioprothésiste ou de l’orthophoniste, selon les besoins. Cette synergie permet d’envisager un retour à une meilleure qualité d’écoute et d’interactions.
Les signes qui doivent alerter et nécessitent une consultation
Les troubles de l’audition n’épargnent personne. Ils concernent aussi bien les jeunes que les personnes âgées. Certains signaux doivent mettre la puce à l’oreille et inciter à consulter rapidement.
Pour les acouphènes, ces bruits parasites qui s’invitent dans la tête sous forme de sifflements ou de bourdonnements, il convient de consulter si la gêne devient persistante ou handicape la vie quotidienne.
En cas d’otite, qu’elle soit externe ou interne,, il faut être attentif aux douleurs vives dans l’oreille ou à la présence d’écoulements. Un ORL doit intervenir sans tarder pour éviter toute complication.
Chez l’enfant, plusieurs comportements peuvent révéler une difficulté auditive : difficulté à comprendre ce qu’on lui dit, manque d’intérêt pour certains sons, demandes répétées de répétition, absence de réponse directe lorsqu’on s’adresse à lui. Ces signes méritent une attention particulière.
Repérer tôt ces troubles et agir rapidement peut véritablement limiter leur aggravation et préserver la qualité de vie. Mieux vaut ne pas attendre que la gêne s’installe durablement avant de consulter.
Les examens et tests pour évaluer la perte auditive et les traitements disponibles
Dès lors qu’un trouble auditif est suspecté, différents examens permettent d’en préciser la nature et la gravité.
L’audiogramme reste la référence. Ce test évalue les seuils d’audition pour chaque fréquence, à l’aide d’écouteurs ou d’une sonde dans le conduit auditif, selon la situation du patient.
Le tympanogramme est également couramment utilisé. Il observe la réaction du tympan aux variations de pression et aide à repérer un éventuel obstacle dans l’oreille moyenne.
En fonction des résultats, le spécialiste proposera un accompagnement sur-mesure.
Les aides auditives figurent parmi les solutions les plus répandues pour pallier une perte légère à modérée. Ces appareils amplifient les sons de façon ciblée pour faciliter la compréhension.
Pour les pertes plus sévères, une implantation cochléaire peut être envisagée. Cette intervention consiste à placer un dispositif près du nerf auditif afin de compenser, en partie ou en totalité, la déficience.
Chaque parcours est unique. L’expertise du professionnel consulté permet de choisir la solution la mieux adaptée à la situation de chacun, pour retrouver une audition satisfaisante et améliorer le quotidien.
Les conséquences des troubles auditifs sur la vie quotidienne
Vivre avec un trouble auditif, c’est affronter des défis concrets tous les jours. La communication devient parfois compliquée, la vie sociale s’effrite, l’estime de soi peut en souffrir.
Les personnes concernées peinent à suivre les conversations, même avec leurs proches. Cet isolement progressif a des effets directs sur le moral et l’équilibre affectif.
Dans le monde du travail, l’impact se fait aussi ressentir. Un salarié qui n’entend plus parfaitement ses collègues risque de décrocher, de perdre en efficacité, voire de mettre sa place en péril.
Le danger ne s’arrête pas là. Une audition diminuée augmente la probabilité d’accidents, par exemple en traversant la rue sans percevoir l’arrivée d’un véhicule.
À cela s’ajoute un risque accru d’anxiété et de dépression chez les personnes qui ne bénéficient pas de solution adaptée. La frustration de ne pas comprendre ou de devoir sans cesse demander à répéter peut mener à un repli sur soi.
Des études récentes soulignent également un lien entre perte auditive et troubles cognitifs, notamment la démence. Une perte auditive modérée double le risque de déclin cognitif par rapport à une audition normale.
Loin d’être un simple désagrément, la perte d’audition bouleverse le quotidien. Dès les premiers signes, il est primordial de consulter pour retrouver une vie sociale plus riche et préserver son autonomie.
Les mesures de prévention pour préserver son audition
Préserver son audition, c’est miser sur quelques habitudes simples et efficaces au quotidien.
La première règle : limiter l’exposition aux sons trop intenses. Le bruit répété, qu’il vienne des loisirs ou du travail, altère peu à peu l’oreille interne. Porter des bouchons ou un casque dans les environnements bruyants, concerts, chantiers, outils électriques, est une protection précieuse.
Un autre facteur à surveiller : le tabac, qui aggrave les risques de troubles auditifs selon de nombreuses études médicales. Adopter une alimentation variée, riche en vitamines C et E ainsi qu’en zinc, contribue également à la santé du système auditif.
Enfin, dès qu’une baisse de l’audition se fait sentir, il vaut mieux réagir rapidement. Un diagnostic précoce permet de limiter les dégâts et d’éviter des complications à long terme.
Se protéger des bruits nocifs, prendre soin de son hygiène de vie et être attentif aux premiers signes, c’est investir dans son capital auditif et repousser durablement le spectre des troubles de l’audition.



