Aucun impôt sur le revenu n’est prélevé à Dubaï, quelle que soit la nationalité ou la durée de séjour. Cette singularité s’appuie sur une législation locale rigide et un réseau de conventions bilatérales, dont l’accord fiscal avec la France signé en 1989.
L’implantation dans certaines zones franches ouvre l’accès à des avantages supplémentaires : exonérations de TVA, absence d’impôt sur les sociétés pour une durée pouvant aller jusqu’à 50 ans, possibilité de rapatrier librement les bénéfices. Ces mécanismes restent soumis à des conditions strictes et à une interprétation précise des textes.
La fiscalité à Dubaï : ce que les expatriés français doivent vraiment savoir
À Dubaï, le choc fiscal saute immédiatement aux yeux. Ici, pas d’impôt sur le revenu pour les particuliers. Nul besoin de remplir une déclaration annuelle, aucun prélèvement automatique sur la fiche de paie. Ce système attire chaque année une foule de nouveaux résidents, tous séduits par la légèreté administrative et financière qui règne dans l’émirat.
Cette politique ne concerne pas uniquement les particuliers. Jusqu’à 2023, la grande majorité des entreprises échappait totalement à l’impôt sur les sociétés. Depuis peu, un taux de 9 % entre en jeu, mais il ne s’applique qu’aux structures franchissant la barre de 375 000 AED de chiffre d’affaires annuel, soit aux alentours de 93 000 euros. Les sociétés domiciliées dans certaines zones franches conservent, quant à elles, une exonération totale, à condition de s’aligner sur des exigences claires en matière d’activité et de substance économique.
Côté consommateurs, la TVA instaurée en 2018 plafonne à 5 %. Ce taux, très en-dessous des standards européens, ne touche pas tous les secteurs et reste limité en impact. Pourtant, les expatriés français doivent rester vigilants sur un point : la résidence fiscale. Posséder un visa de résidence n’efface pas pour autant tout lien fiscal avec la France. L’administration hexagonale s’attarde sur la localisation du foyer, du patrimoine ou des activités professionnelles avant de valider le non-assujettissement à l’impôt sur les revenus en France.
Pour résumer les points clés du système fiscal de Dubaï :
- Pas d’impôt sur le revenu pour les particuliers à Dubaï
- Exonération d’impôt sur les sociétés dans de nombreuses zones franches
- TVA de 5 % seulement
- Vigilance sur la notion de résidence fiscale pour les Français
Pourquoi Dubaï ne prélève pas d’impôt sur le revenu ?
Ce qui frappe à Dubaï, c’est la clarté du modèle fiscal. Ici, personne ne vient ponctionner vos salaires ou vos dividendes. Ce choix s’ancre dans une stratégie assumée : le financement public s’appuie sur les ressources pétrolières, les droits de douane et une TVA à 5 %. L’État parvient ainsi à remplir ses caisses sans recourir aux prélèvements directs sur les revenus des habitants.
Ce parti pris vise un but précis : faire de Dubaï un aimant pour investisseurs, entrepreneurs et talents internationaux. La zéro impôt sur le revenu n’est pas un slogan creux, mais une arme puissante pour booster l’attractivité de l’émirat et dynamiser les secteurs clés comme le commerce, la finance, la logistique ou le tourisme. Ici, l’avantage fiscal n’est pas un hasard mais le résultat d’une politique lisible et offensive.
Voici les grands principes qui structurent cette fiscalité singulière :
- Pas d’impôt sur le revenu pour les salariés et les indépendants
- Recettes publiques issues du pétrole, des taxes indirectes et du commerce
- Stratégie affirmée d’exonération fiscale pour dynamiser l’économie
Pour les expatriés, notamment les français, le système offre une légèreté fiscale rare. Mais cette opportunité ne se concrétise qu’en respectant les règles de résidence fiscale. La fiscalité Dubaï se distingue ainsi comme une exception mondiale, aboutissement d’une volonté politique forte et d’un contexte économique unique.
Conventions fiscales France–Émirats : comprendre les règles du jeu
La convention fiscale entre la France et les Émirats arabes unis encadre la répartition de l’imposition et vise à éviter que les revenus ne soient taxés deux fois. Pour les expatriés français installés à Dubaï, elle fixe la frontière entre ce qui relève de la résidence fiscale française ou émiratie, et précise la localisation de l’imposition selon la nature des ressources perçues.
Toute la mécanique repose sur la notion de résident fiscal. Un Français reste imposable en France tant qu’il ne prouve pas un véritable transfert de sa résidence fiscale à Dubaï. Ce déplacement s’appuie sur plusieurs critères cumulés :
- lieu du foyer ou du séjour principal,
- lieu d’exercice de l’activité professionnelle principale,
- centre des intérêts économiques.
Or, le respect de ces conditions, passé au crible par l’administration, conditionne l’accès à l’exonération fiscale sur les revenus générés à Dubaï. La convention détaille la répartition des droits d’imposition selon la catégorie de ressources : salaires, dividendes, revenus immobiliers. Par exemple, une activité professionnelle exercée sur place peut permettre d’échapper à l’impôt français, à condition de déplacer effectivement le centre de vie.
La prudence reste de mise : la France surveille de près la situation de ses contribuables expatriés. Posséder une simple adresse à Dubaï ne suffit pas. L’administration française analyse la réalité du transfert de vie, la gestion des intérêts familiaux et patrimoniaux, et la cohérence de l’ensemble.
Zones franches à Dubaï : des opportunités fiscales concrètes pour les nouveaux arrivants
Dubaï a multiplié les zones franches, véritables moteurs de son attractivité économique. Ces territoires, taillés pour séduire les investisseurs étrangers, offrent des régimes fiscaux sur-mesure. Le principe est simple : permettre la création d’entreprise sans impôts sur les bénéfices pendant plusieurs années. Plus de quarante free zones quadrillent la ville, chacune orientée vers un secteur spécifique, technologies, médias, finance, logistique…
Voici ce que ces zones apportent concrètement :
- Exonération de l’impôt sur les sociétés pendant 15 à 50 ans, renouvelable selon la zone
- Zéro impôt sur le revenu pour les personnes physiques installées sur place
- Liberté totale de rapatriement des capitaux et bénéfices
- Aucune restriction sur la propriété étrangère : l’investisseur conserve 100 % de sa société
La démarche administrative pour créer une entreprise à Dubaï s’est considérablement simplifiée. Tout se passe en ligne ou presque, et il suffit parfois d’une semaine pour que la société soit officiellement opérationnelle.
Une différence majeure subsiste entre les structures installées en mainland (hors zone franche) et celles créées en free zone. Les sociétés des zones franches opèrent au sein de leur périmètre ou à l’international, mais doivent passer par un intermédiaire agréé pour commercer directement sur le marché local. Ce détail pèse dans le choix de la structure et invite à bien définir son projet, son chiffre d’affaires annuel AED et ses ambitions avant de se lancer.
À Dubaï, la fiscalité ne se contente pas d’alléger la pression : elle dessine un terrain de jeu où les règles du capitalisme s’expriment pleinement. Ici, la liberté d’entreprendre ne se limite pas à un mot d’ordre, elle s’incarne dans la pratique quotidienne. Reste à chaque nouvel arrivant à saisir la mesure de cette promesse et à en faire le socle de son aventure.


